Enchainement grandes traversées : La Grande Croisière

Publié le par Gwen

 

Le ravitaillement est fait ; Vinz et Stephen s'intercalent pour former 2 cordées : Vinz et Gwenaël, Vincent et Stephen.

 

 

 

 

 

 

 

 

13h30 : le pin couché semble toujours enraciné.

Le rappel est installé et Vinz s'élance en premier.

 

 

 

Le soleil et calcaire blanc produisent leur effet : on va cuire !

Les relais des rappels sont rééquipés depuis l'été 2005 en goujons et plaquettes inox : ça change de la multitude de cordelettes défraichis dissimulant des plaquettes hors d'usage.

Seul le 3ème rappel (Vinz avec le sourire en photos) reste en sangles sur un éperon rocheux de bonne dimension.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au relais du 3ème rappel, Stephen attend le feu vert de sa descente : les places sont limitées sur la vire du relais suivant.

 

 

 

Un reflet argenté ! Un contour musculeux !

Qu'est ce que c'est donc ???

 

Une corde qui file le long de la paroi ...

 

Mais, oui ! C'est un grimpeur ! !!

Vinz sort de la double longueur d'artif' ... exténué ?!!

 

 

 

 

 

 

30 secondes, le temps de se remettre les idées en place et il poursuit sur la vire jusqu'au relais.

 

 

 

Le fameux rappel en fil d'araignée de 45 mètres ! Avec le non moins fameux jeté de corde !

Gwen joue du lasso avec la dégaine qui lui reste et 2 mousquetons isolés : suffisant pour faire du poids !

La corde tourne et installe le lanceur dans une belle position face à la mer : tentative de jeter de corde dans le dos. Pas de résultats mais une inertie minimum pour se retrouver dans le bon sens et enfin accrocher un coin de rocher !

 

 

 

Après Vinz, c'est Vincent qui nous rejoint en parfait contre jour ci dessous.

 

 

 Stephen arrive ; l'équipe est au complet pour la photo !

 

La fatigue se fait ressentir inexorablement et dans son rôle de guide, Gwen s'élance dans cette longueur en traversée pour rejoindre la plage :

"Je dois déjà atteindre la première plaquette et 3 mouvements plus loin, elle parait s'être encore plus éloignée. Force toi ! C'est pas plus que 5c !

Enfin, elle est clippée : l'écrasement sur le trio du relais est évité.

Il faut continuer dans cette portion verticale ; les pieds à une distance suffisante du point, le cerveau entre en action et prévoit une belle bouillie en cas de zip. Il reste à rétablir les pieds sur cette petite vire ; non, rien à faire ! La trouille l'emporte : désescalade, retour au relais et passage de témoin à Vincent : "vas y ! Pour moi, c'est fini ! Tu vas passer devant pour toutes les longueurs !!! "

Solidaire, il fait semblant de forcer au même endroit et se rétablit avant de continuer sereinement.

Buter comme ça ... devant 3 témoins de surcroit !

L'idée de supprimer toutes traces de cette mésaventure m'effleure mais comment justifier à Guy mon arrivée esseulée sur le plateau et puis, il en faudra au moins un pour m'assurer dans les dernières longueurs du dièdre !

Il ne reste qu'à assumer. Mais, difficile de s'en remettre !

...

 

... 100 mètres de marche plus loin, j'ai repris la tête du groupe ! Comme si de rien n'était ?! "

 

A gauche, Vinz sort de cette traversée qui a fait buté ... et douté Gwen.

En fait, les plaquettes attirent à la sortie du rappel en fil d'araignée, mais, il est possible de remonter sur une plateforme plus haut. De celle ci, la traversée est bien plus facile ... mais beaucoup moins équipée !

Le dernier rappel : un relais sur goujons inox tout neuf est placé à peine plus haut ; il facilite le pendule vers la droite ; la chasse d'eau en cordelette décharnée est toujours en place et permet de guider le rappel pour le premier. Puis, les autres passent en tirant à la corde maintenue sur un becquet.

 

 

 La dernière difficulté s'élève devant nous ; c'est d'ailleurs la longueur-clé qui conditionne la sortie, mais le bateau-stop par cette belle journée est facilement envisageable !

La cheminée-dièdre de sortie est une longueur à l'ancienne : 30 mètres à coincer, renfougner, faire des écarts protégé par des clous. Suivant les pics de forme et le moral du grimpeur à ce moment de la traversée, elle est côtée de V+ à 6b. Le topo 2004 reste équilibré en annonçant 6a !

Du pied, on commence par une marche d'approche non protégeable sur 10m puis d'une plateforme, on traverse à droite en tendant le bras pour mousquetonner le premier point ; un pas de dalle puis on atteint le pied de la cheminée.

Le rééquipement a conservé l'espacement au départ de la cheminée : quand le mental a disparu, un bon coinceur soulage l'inquiétude du grimpeur.

Evidemment, le bon sens veut que le sac se retrouve accroché au baudrier sous peine de ne plus avoir l'espace suffisant pour s'engouffrer dans la fissure et d'écraser les 2 bananes qui devaient servir de festin à l'arrivée ...

 

Gwen replonge dans ses angoisses antérieures mais la cheminée et l'expérience font bon ménage : coinçant la moindre parcelle de dos, de bras, de cuisses, la progression peut se faire centimètre par centimètre... et ça sort !!!

 

40 minutes plus tard, Vinz peut enfin se préparer !

 

 

 

 

 


 

 

Vinz sort de la cheminée : "c'est bon ! J'arrête l'escalade !

Je vends tout mon matériel ! Y a surement un étudiant qui veut du matos d'occasion pas cher !  Vous êtes pas prêt de me revoir !

 

 

Vincent (photo ci contre à gauche), lui, sort tranquille mais toujours fairplay : " ouah, c'est dur ! "

 

Et c'est pas fini, tu vas être sollicité !

 Après lui, Stephen, grand amateur de fissures, apprécie à sa juste valeur cette longueur !

 

Autrefois, 2 pitons protégeaient la sortie directe en 5c ; la rouille a eu raison d'eux et depuis environ 5 ans, c'est à un long solo auquel il faut s'atteler.

Gwen abandonne toute idée de s'aventurer dans une entreprise aussi expo. Soutenu par tout le groupe, Vincent, encore frais, part à la conquête du sommet.

Chacun retient son souffle dans le pas ; OK ! C'est gagné !!!

 

Pour les répétiteurs, la fissure est protégeable mais avec des coinceurs adaptés à sa forte largeur : grande taille obligatoire ; ou alors, un piton replanté à mi hauteur serait le bienvenu !

 

  

  

 

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V
Un grand bravo à Vincent et Gwen pour leur enchainement à savoir Bivouac, Sans Retour et Grande Croisière. Quand on sait qu'ils se sont caillés toute la nuit, on compend mieux leur fatigue à la sortie de la GC, d'autant plus qu'ils avaient alors un boulet d'environ 80kg au bout de leur corde...
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G
80 kg !  Tu parles de moi ?<br /> La fatigue, j'ai eu l'impression d'être le seul à la ressentir ! Vincent a fini tranquille.<br /> Je finis les commentaires de l'article bientôt : avec les frayeurs et but du soit disant guide !!!<br />