Enchainement grandes traversées : La Sans Retour

Publié le par Gwen

 

Note : Pour bien comprendre cet article, rappelons à nos lecteurs que 2 Vincent se retrouvent dans le même groupe : le premier, jurassien exilé en Suisse, attend sur le plateau pour nous rejoindre dans la Grande Croisière et l'autre étudiant originaire d'Alsace, tente l'enchainement des 2 traversées avec Gwenaël.

 

 

 

7h30 : Vinz nous installe le premier rappel de la Sans Retour sur fond de Devenson et falaise de l'Oule !

 

 

 

 

 

 

 

 

Et c'est parti !

 

Vincent dans le dernier rappel ! 

 

 

 

 

 


 

 

 

L'escalade démarre dans cette atmosphère sombre.

 

 

Gwen se détache en contre jour sur le pilier de la première longueur : un 5c vigoureux qui enflamme les muscles aux premières lueurs de l'aube ! On aurait espéré un échauffement plus progressif !

 

 

 

Des ordres rythmées résonnent dans le calme matinal !

Une cordée nous rejoint déjà ? Nous sommes si lent ?

Une, deux, ... une, deux, ...

La voix enfle et finalement, l'embarcation nous apparaît : un canöé ; quatre avec barreur-scandeur : ambiance galère romaine.

 

 

 

 

 Seconde longueur : Vincent part à vue dans ce 4c. Un seul clou dans le passage pour montrer la remontée finale dans des gradins prisus.

 

En fond marin, le canöé rentre sur Cassis !

 

 

 

 Un petit rappel de 6 mètres : idéal pour encore faire des noeuds avec cette corde rouge et perdre des minutes précieuses.

C'est aussi le moment que choisi le sac à Pof de Vincent pour lui fausser compagnie : une chute vertigineuse de 60 mètres ponctué d'impacts réguliers comme autant de nuages blancs marqués en souvenir sur le rocher. 

Nous le chercherons désepérement des yeux avec l'espoir de le voir s'être raccroché à la vie pendu sur une fine branche de romarins. C'est peine perdu : il est définitvement porté disparu !

Si un jour, emporté par les courants marins, les baigneurs d'En Vau le récupèrent, puissent-ils le réhabiliter à la hauteur de son rang (il a quand même fait la voie Desmaison au Pic de Bure).

 

 

 

De la terrasse, les 2 longueurs s'enchaînent en gérant le tirage (brins avec alternance judicieuse : "là, je frime carrément de m'en être si bien sorti") : 6a.

 

 

Vue de la plateforme du fjord : Vincent est là bas, sous la dégaine, au fond, tout petit !

 

 

 

La seconde partie emprunte les relais et les rings inox fraichement rééquipés des Dents de la mer (sur la photo, cette voie parcourt le mur depuis la mer).

Du mur à gouttes d'eaux avec un pas bloc au dessus du relais (le tire clou à la loyale est une tentation trop grande pour s'en priver) puis un final sur un beau pilier !

 

 

 Même un grimpeur de 7 peut serrer les dents dans du 6a ... (ceux qui veulent l'image en grand format peuvent l'avoir sur demande)  ... Ou c'est l'assurage léger du photographe qui l'inquiète par endroit ?

 

 

 

 

Le pasage-clé : la traversée du Fjord.

Une ambiance sauvage pour une bonne partie de tire clou !

 

"Tu peux aussi les mousquetonner les dégaines ! Elles ne servent pas qu'à tirer dessus ! "

 

 

La deuxième partie de la traversée oblige à grimper (surtout le second qui une fois la dégaine dans le premier coin retirée, doit rejoindre le coin suivant sans erreur : pendule à la clé !).

 

 

La dernière partie est plus facile au prix de placements et d'écarts appropriés.

 

Encore un rappel puis une bonne marche jusqu'au ramping. 

 

La difficulté de ce passage déroutant, c'est de réussir à rentrer dedans !

Vincent a trouvé une bonne méthode : les 2 pieds devant !

 

Une partie de No Foot est tentante.

Mais la continuité de l'ensemble et l'ambiance nous conseille l'emploi de la méthode classique. Pour l'histoire, un des premiers répétiteurs (des années 60) l'avait traversé pendu sur les bras ... en jurant plus tard de ne plus jamais la refaire !

 

Au milieu, l'espace s'agrandit en une cavité où un grimpeur tient debout sans problème.

La fin se resserre et la position à 4 pattes handicape les longueurs de fémur supérieures à 40 cm. Bien campé sur ses membres, les grimpeurs peuvent fanfaronner en narguant les yeux dans les yeux le vide omniprésent.

 

 

 


 

 

 

 

 Les vires se parcourent en marchant avec des petits pas à protégés dans une forêt de lunules.

 

 

 

Le boyau est un autre grand moment de la Sans Retour : les claustrophobes doivent s'abstenir car l'idée que les 2 lames peuvent se rapprocher et vous enfermer à jamais, garantit la crise de panique !

 

 

Le parcourir maintenant me fait systématiquement penser à l'équipe de 2003 : retarder dans la voie, ils abordèrent le boyau vers 22h30 dans la nuit noire (la pleine lune était bien présente mais éclairait le versant opposé).

Seule une frontale équipait le premier leader qui tout doucement avançait en tirant les 3 autres derrière lui. Ses compagnons de fortune grimpèrent le boyau en aveugle complet. L'un d'entre eux nous signala qu'il s'aida de l'éclairage de sa montre pour se rassurer à intervalles réguliers.

Les sensations dans ces conditions devaient être poussées à l'extrême et la confiance reposait entièrement sur les pieds ...

 

 

 

 

 

 

 

A la sortie du boyau, un jardin mène à un petit couloir herbeux.

Guy l'appelle encore le petit bois en référence à sa végétation avant le ravage des flammes il y a quelques années.

 

La traversée dans cette portion blanche est bien pitonnée.

 

 

 

 

Sous les ventres bombés, Vincent arrive avec son paquet de cordes à la longueur d'artif' finale.

 

 

Parti dans le froid du petit matin, il nous faut larguer du lest en déposant nos épaisseurs inutiles.

Nous refusons la proposition de Vincent (celui qui nous attend sur le plateau) pour nous rejoindre directement sur la terrasse.

12h30 :  nous remontons donc au  camp de base et en profitons pour souffler 5 minutes ...

... 1 heure plus tard, nous repartons dans les rappels de la Grande Croisière !

 

A suivre !!!

 

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B
Pfffffffffffffffffffff... comment me faire rager...<br /> Bravo les gars, j'aurais tellement aimé être à vos cotés...<br /> Superbes escalades pour un magnifique enchainement !!!
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G
Dommage pour toi et remets toi vite !<br /> Merci pour le compliment mais pas de mérite ... surtout pour finir dans un état pareil ! Tu verras le résumé de la Grande Croisière : but et panique à bord !<br /> Les points positifs de cette tentative sont les leçons pour une stratégie future basée sur la fraicheur physique.<br /> Enfin, l'objectif est doublement atteint : 300 traversées menés par Guy et célébration par un enchainement réussi !<br /> Vite ...  la 400 ème !!!